Son Doudou a défrayé la chronique le 5 avril 2015 quand pour les fêtes de Pâques Beyoncé poste le DD TeddyBear de sa fille Blue Ivy  sur son instagram. Le jugement est sans appel: 88 000 j’aime. Bam! 

Il faut dire que l’animal avec son pelage tout de wax  est attachant… Des patounes multicolores qui vous ouvrent les bras de l’imagination et de l’enfance… Fruit de près de 2 ans de travail, de réflexion, d’espoirs, de déceptions, d’études et de confidences en tête à tête avec sa maman-créatrice Myriam Maxo. DD pour  la créatrice, c’est un geste artistique:

“ C’est une déclaration d’amour et c’est aussi une revanche sur la vie. Tout le monde n’a pas eu un Doudou à qui confier ses peurs, partager ses bonheurs. Des personnes qui ont 60 ans, 40 ans  achètent DD. Enfant, je me disais que quand je serais grande, je m’achèterais autant de bonbons que je veux! Aujourd’hui lorsque je vais dans une boutique et que j’achète 4 euros de bonbons, je me dis “Wouah! J’ai réussi ma vie”. Je crois que quand on est adulte et qu’on a un DD aussi classy, on se dit “je m’amuse de la vie”. 

Longiligne, athlétique, un visage fait pour être celui de la muse d’artistes undergrounds… Myriam Maxo a un truc à la Grace Jones mais avec les dents du bonheur.

C’est d’abord ce qui interpelle chez elle. Sa dégaine. “Son père est né là bas, sa mère est née là bas, elle est née ici” à Paris comme dans la chanson. Elevée à Sarcelles dans un melting pot culturel Afrique, Caraïbe, Océean Indien, Europe, Asie… Les influences se lassent et se délassent dans le monde de Myriam.

DÉCO7

Trop grande? Trop athlétique pour faire de la gymnastique acrobatique? C’est ce qu’on lui aurait dit quand à 15 ans elle s’intéresse à la discipline. Sans blague? Pas pour Myriam. Elle s’accroche, évolue au plus au niveau, est entrainée par les meilleurs professeurs russes en Sport Etudes et remporte des médailles.

“Cela m’a beaucoup aidé ce cursus de gymnastique acrobatique. J’y ai appris à me battre… qu’il faut parfois souffrir pour exceller. On se dépasse parcequ’on a pas le profil qu’il faut et il faut s’imposer. Y croire.”

Etre soi, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse avoir

Pour ses profs et son CPE,  la voie semble toute tracée, ce sera le BTS commerce ou alors secretariat. Mais Myriam cadre pas. Le look, la dégaine… ça colle pas. Et puis dans sa tête, dans son coeur, il y a une petite “voix-lumière”qui  lui souffle des images pleines de couleurs arc en ciel, moiteurs tropicales, senteurs canelles – curry, et notes de gwoka.

Ce sera à la London School d’où sont sortis Stella MacCartney et d’autres grands noms du design que Myriam va alors partir se former en 2007. 4 ans de Bonheur. Au bout le diplôme de Designer.

“ Je parlais pas trop anglais quand j’ai postulé… Je me disais qu’ils ne me prendraient pas… Lors de l’entretien je crois que la prof a vu la determination et la passion dans mes yeux. Ils m’ont donné ma chance. Je me suis adaptée et j’ai progressé vite. J’ai compris en Angleterre qu’être soi c’est le plus beau cadeau qu’on puisse avoir”. 

D’ailleurs Myriam avec ses cheveux péroxydés ou son crane rasé, ses immenses BO et son discours “ yes, we can ” est super anglo-saxonne…

“Myriam Maxo est née en Angleterre. J’ai compris qu’il ne fallait pas essayer de ressembler à l’autre pour réussir. Cela éloigne de sa route. Il faut croire en soi, en toutes les personnes qu’on peut être. C’est ce que j’essaie de faire dans mon travail. C’est créer un pont entre les influences. Je suis caribéenne, asiat, africaine, et je ne veux pas choisir.” 

En 2013 Myriam Maxo inaugure Totem une immense sculpture tout en wax à Sarcelles. En 2015,  elle a plusieurs points de vente à Paris, New York. Début 2016, la créatrice organise une exposition avec 20 artistes qui réinterprétent l’icônique DD “ Le Doudou dans tous ses états”, en février, elle inaugure une fresque  murale tout  en pagne à Paris  à la station de Tram… Rosa Parks!

Myriam croit dans les signes, dans les rencontres, dans la bonté des gens. Tant pis si en vrai cela ne se passe pas toujours comme ça. La maman de Doudou aime être cette femme- enfant qui “a envie de voir la vie en rose ». Un instant la designer a l’air de se parler à elle même pendant notre interview :

 » Maxo, tu avais raison! On me disait « Tu peux pas être un enfant. Ben oui, on peut être un enfant, garder les yeux grands ouverts. S’émerveiller de la vie. Un créateur c’est beau. Parfois je ressemble à papa noël quand je me ballade avec mes gros sacs transparents et mes DD dedans. Les gens viennent vers moi. IIs les veulent tous : « Vous pouvez me les donner ? ». » 

Tu sais quoi Maxo ? T’as trop raison et on te kiffe.