Il est des artistes que l’on croise et qui nous frappe sans que l’on sache vraiment pourquoi….Erik Pedurand est de ceux là.

Talentueux, bien sûr, mais comme plein d’autres. Sauf qu’ Erik a ce petit truc qui le différencie des autres, mais, qu’est-ce donc? Celui que l’on peut considérer comme l’enfant terrible de la nouvelle scène créole s’est, dès son deuxième album « Ecole Créole » affranchi de la Créole Pop, pour créer son propre son, toujours sans étiquette véritable… mais c’est son son à lui!

Le « Chayé kò-w » réalisé par celui qui s’est renommé Omélo était un chef d’œuvre doucereux mais quand même en décalage avec ce qui se faisait déjà sur cette nouvelle scène créole. On sentait déjà une sensibilité à fleur de peau mise en exergue par des arrangements originaux, mais Erik était alors sur le devant de cette scène aux côtés de Victor O, Esy, Stevy Mahy ou Dominik Coco.

 

« Ecole Créole » par contre est un album culte, un de ces albums que l’on chérit sur son tjè très fort car c’est un album-laboratoire, de propositions artistiques novatrices, mais qui n’a pas fait école. Perso, cet opus reste dans la liste de ceux que j’emmènerais sur une île déserte.

Et puis, il y a ce « Tribute to Mona » qu’Erik Pedurand est venu présenter le 2 juillet à Tropiques Atrium. Le fruit de sa résidence de l’an dernier à Biguine Jazz. Un hommage à Mona, rock, afrobeat, groovy, avec cette mystique propre à l’homme au pieds nus, notre « nèg fondamental » Eugène Nilecam. Et c’est dans cette vibe èspésyal que le chanteur a commencé son concert. Le public abasourdi découvrait un nouveau personnage, rock, afropunk presque, aux antipodes du petit-garçon-gendre-idéal qu’on connaissait alors.

Il était comme habité par la musique de Mona dans un spectacle exceptionnel mis en valeur par un show lumière éblouissant. Gwen à la basse, Wendy au piano, Matt le gosbo tatoué à la batterie, Ralph à la guitare, tout ce beau monde constitue The Keeys, ce groupe monté de toutes pièces par Erik, composé des meilleurs jeunes zikos d’origine antillaise actuellement sur Paris. Pour les accompagner sur ce projet Didier, percu guadeloupéen qui s’est risqué au tanbou bèlè sur la partie Mona, mais qui était bien plus à l’aise derrière ses congas et son djembé pour la seconde partie du concert réservée au reste du répertoire d’Erik.

C’était torturé, oui, …des arrangements fréquents, des ponts musicaux à chaque morceau et surtout ce groove, oui, ce groove musical qui transporte le public et qui fait un peu la force de la musique d’Erik. Mais, qu’est-ce donc qui différencie Erik des autres en fait ? ….il avait aussi les pieds nus sur scène…ça doit être ça, aussi!

MaKanDJa